Cinkassé a accueilli, les 12 et 13 décembre 2024, un atelier inédit visant à renforcer les capacités techniques des défenseurs des droits de l’homme face à l’extrémisme violent et au terrorisme. Organisée dans le cadre de la 76e Journée internationale des droits de l’homme, cette rencontre avait pour objectif de sensibiliser et d’outiller une trentaine de participants issus de diverses régions du Togo afin qu’ils puissent mieux appréhender les réalités et les défis de la lutte contre ce fléau.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été présidée par le Lieutenant-colonel Yanani Tiekabe, Préfet de la localité, en présence du Secrétaire général du ministère des Droits de l’homme, représentant le ministre. Dans son discours, le préfet a salué les efforts du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, tout en soulignant l’importance de l’engagement des défenseurs des droits humains dans ce combat. Il a également exprimé sa reconnaissance au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour son soutien technique et financier.
Les travaux ont débuté par une communication sur les dispositifs de riposte contre l’extrémisme violent, présentée par M. Biarou Gbetinnam, Chef du personnel du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV) dans la région des Savanes. Les participants ont été édifiés sur les causes profondes, les modes opératoires des groupes armés non étatiques et les défis liés à la porosité des frontières, aux flux migratoires, ainsi qu’aux conflits agropastoraux. Ils ont également découvert les mesures prises par le gouvernement togolais, notamment la création du CIPLEV, les opérations sécuritaires comme Koundjouaré, et les initiatives de développement telles que le Programme d’urgence pour le renforcement de la résilience dans la région des Savanes (PURS).
L’atelier a été marqué par des moments poignants, notamment les témoignages de victimes et de témoins de l’extrémisme violent, qui ont partagé avec émotion leurs expériences. Ces récits ont révélé les souffrances vécues par les populations locales et souligné l’importance de renforcer la résilience communautaire face à ces menaces.
Le deuxième jour a été consacré à la réflexion autour des libertés individuelles et collectives dans le contexte des crises sécuritaires, avec un accent particulier sur les implications de l’état d’urgence dans la région des Savanes. Des discussions enrichissantes ont permis d’aborder les limites et les garanties des mesures sécuritaires, ainsi que leur impact sur les droits fondamentaux des citoyens. Les participants ont unanimement admis l’importance d’un équilibre entre la sécurité nationale et la préservation des libertés, tout en appelant à une vigilance accrue contre les abus de pouvoir.
Le Secrétaire général du ministère des Droits de l’homme, M. TALIM Anathère, dans son mot de clôture de cet atelier, a exprimé sa gratitude envers les participants pour leur engagement. Il a formulé le souhait que les connaissances acquises soient partagées au sein des organisations de défense des droits humains. M. TALIM a également salué les efforts du gouvernement et la collaboration des partenaires techniques et financiers, tout en appelant à une mobilisation continue pour prévenir et lutter contre l’extrémisme violent. Il a fait remarquer que ce rendez-vous a permis de poser les bases d’une coopération renforcée entre les différents acteurs engagés dans la défense des droits humains et la sécurité au Togo.